Les Incontournables Stratégiques ont permis de réduire et maîtriser certaines charges, mais tous les leviers n’ont pas pu être activés sur la période 2020-2021.
Il n’est pas évident en 2021 de faire un bilan précis de l’impact des IS sur notre organisation. Il faut encore un peu de recul pour voir si tous les leviers porteront les fruits escomptés. Avec la crise économique et sanitaire, la mise en place de certaines mesures a été bien plus délicate que ce que nous avions planifié.
Focus sur certaines mesures de l’axe financier
La réduction des charges : masse salariale, sous-traitance, immobilières
Les IS avaient pour objectif de contenir l’augmentation de la masse salariale à 1,1 % par an. Le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux et la diminution des moyens de remplacement de 50% devaient permettre d’économiser près de 2 milliards FCFP sur 5 ans à l’établissement. Ces deux leviers n’ont pas pu être pleinement mobilisés sur la période, mais l’augmentation de la masse salariale de 1 % est restée dans la limite fixée aux IS. Plusieurs actions ont aussi été engagées dès 2020 et se sont poursuivies en 2021, pour réduire les charges, notamment de sous-traitance et immobilières : maîtrise des coûts de l’énergie, réduction des déficits de certaines activités, cessions d’immobilisations…
La mutualisation des achats
La réduction des charges devait aussi passer par la mutualisation des achats avec d’autres organismes publics : « les intérêts de coordonner et mutualiser les procédures de passation des marchés publics avec les directions de la Nouvelle-Calédonie, indique Nadine Augros-Alenda était une excellente idée, mais beaucoup plus compliquée que prévu à mettre en œuvre, notamment dans les délais de mise en oeuvre. Ces groupements de commande ont vocation à rationaliser les coûts des achats et donc faire faire des économies, mais aussi à gagner en efficacité à la fois pour les commanditaires et les prestataires.». En 2021, la DMI de l’OPT-NC et la direction des achats du patrimoine et des moyens de la Nouvelle-Calédonie (DPAM), ont lancé conjointement un appel d’offres pour l’achat de véhicules.
La réduction des activités déficitaires
L’Agence Calédoscope, spécialisée dans la philatélie, déficitaire, a été fermée en 2021 et son service transféré au sein de l’Agence Principale.
Différentes actions ont par ailleurs vu le jour visant à maîtriser les déficits calculés sur les services financiers et l’activité postale de l’établissement.
La cession d’immobilisations
Afin d’optimiser la gestion du patrimoine de l’OPT-NC et accroître le niveau de trésorerie de l’office, des engagements sur la cession de biens immobiliers peu ou pas utilisés ont été approuvés par le conseil d’administration : l’ancien CTC Alma, les immeubles « Foch 1 et 2 » à Nouméa, mais aussi un terrain du Médipôle à Dumbéa en sont les exemples concrets. En 2021, une villa à Bourail a par ailleurs été vendue pour 20 M F.CFP. Dans l’attente d’une vente qui pourrait se concrétiser, les locaux d’Alma sont ouverts à des structures associatives (Ressourcerie par exemple).
La maîtrise de l’énergie
La maîtrise de l’énergie est un axe de responsabilité sociétale de l’organisation comme la maîtrise des coûts. Il répond à la fois à la maîtrise de performance financière et à celle de l’impact environnemental de l’office qui depuis plusieurs années s’est engagé dans cette démarche avec comme actions.
Le développement de l’ARPU pour stabiliser les revenus
Le modèle économique de l’OPT-NC étant basé sur une péréquation entre métiers (les Télécoms financent également le postal et les services financiers), les IS visaient à stabiliser l’ARPU Télécoms (Average Revenue Per User, revenu moyen par client) au maximum. Comme levier principal les forfaits M avec plus de 90 000 abonnés en 2021.
L’augmentation de l’affranchissement
Le domaine postal est concurrencé par le développement de solutions dématérialisées. Il s’agit là d’une tendance mondiale, à laquelle la Nouvelle-Calédonie n’échappe pas. Les recettes s’érodent en particulier pour le courrier. Suite à un arrêté pris par le Gouvernement, la revalorisation des tarifs de l’affranchissement s’est appuyée sur la simplification des grilles tarifaires et sur un rattrapage des tarifs gelés depuis près de 15 ans dans ce domaine. Trois hausses, de 2020 à 2022 permettent ainsi d’assurer le maintien du service universel postal et de réduire le déficit annuel de l’activité Courrier-Colis. Ces hausses ont pris en compte la situation économique et sanitaire liée à la crise Covid-19, puisqu’elles ont été décalées durant les phases de confinement.
Nouvelles sources de revenus et réponse aux attentes des clients professionnels : le pré-déploiement de deux réseaux IoT cellulaires en 2021.
Un pré-déploiement de deux réseaux IoT cellulaires a été mis en place en 2021. Il avait pour but d’apprécier leurs pertinences face aux besoins clients spécifiques.
L’optimisation des sources de financement
Sur la période des IS, les ressources générées par l’OPT-NC ont permis de financer sur fonds propres tous les investissements, d’assurer un versement en soutien à la Nouvelle-Calédonie, de prendre en charge les mesures liées à la crise sanitaire. « Pour autant, précise Nadine Augros-Alenda, l’érosion des indicateurs financiers, les signes d’une certaine maturité sur le domaine des télécoms, nous incitent à être prudents et optimiser toutes les sources de financement possible comme la cession d’immobilisations (biens mis à la vente ou à la location), le recours aux subventions pour certains projets ou services, l’appel à des fonds européens ou internationaux, le recours à l’emprunt ciblé auprès des banques commerciales ou de développement et à la défiscalisation locale et nationale. ». Sur le point du financement par emprunt et le recours à la défiscalisation, l’OPT-NC espère ainsi des financements dédiés pour le second câble sous-marin international.