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Les égéries Nouméenne OPT 2022 - Rencontre avec Virginie CALANDRA

L’OPT-NC est ravi de vous présenter Virginie, l’une des 6 égéries sélectionnées pour la Nouméenne OPT 2022.

Bonjour Virginie, tu es en cours de traitement pour un cancer du sein. Peux-tu nous parler de ce que tu as vécu ces derniers mois ? 

On m’a annoncé que j’avais un cancer du sein en septembre dernier, j’avais alors 46 ans. J’avais une boule sur le côté du sein depuis plusieurs mois mais je ne me suis pas inquiétée car j’avais souvent des kystes.  Au cours d’un RDV avec ma gynécologue, j’ai pensé à lui parler de cette boule. Elle m’a demandé de faire une mammographie et une biopsie. A ce stade, je ne m’inquiétais toujours pas jusqu’au moment où le verdict est tombé : la tumeur de 6 cm n’était pas bénigne ; c’était même un cancer très avancé (stade 4).

Quelle a été ta réaction ?

Face à ce cancer agressif, j’ai d’abord été abasourdie car j’associais le mot « cancer » à la mort. Cela étant, je me suis quand même dit que le cancer du sein se soigne plutôt bien et que ça ne se termine pas forcément mal. 

Quelles ont été les étapes suivantes ?

Il a fallu aller vite et tout s’est enchainé. J’ai vu le cardiologue et j’ai eu plein de rendez-vous médicaux. Quinze jours après l’annonce, je suis allée à ma 1ère séance de chimiothérapie. En Calédonie, nous sommes vite prises en charge, il n’y a pas d’attente. J’ai eu un peu de mal avec la première chimio car j’avais vraiment l’impression que l’on m’injectait du poison dans le sang, même si j’ai eu la chance de ne pas avoir trop d’effets secondaires. Malgré tout, le premier gros choc a été la perte de mes cheveux… Même si je savais que c’était provisoire, ça a été très dur. Les médecins ne voulaient pas opérer la tumeur car elle était trop grosse et ils craignaient qu’il y ait une fuite de cellules cancéreuses. Ils ont donc réduit la tumeur jusqu’à ce qu’elle disparaisse. Ensuite, j’ai refait une biopsie ; les résultats étaient bons mais ils ont quand même opéré pour retirer tous les tissus qui avaient été en contact avec la tumeur. J’ai ensuite eu des séances de radiothérapie. Actuellement, j’ai encore des injections à faire toutes les 3 semaines jusqu’en décembre 2022, puis je devrai prendre de l’hormonothérapie pendant 5 ans.  

Es-tu bien entourée pour faire face à la maladie ?

Oui, je suis très bien entourée par mon compagnon et ma famille. Cependant, j’ai commencé mes séances de chimio en plein confinement. Je devais donc y aller seule, sans être accompagnée et je n’avais pas droit aux visites.

Comment vois-tu les choses aujourd’hui ?

Au moment où l’on m’a annoncé que j’étais atteinte d’un cancer du sein en septembre 2021, j’étais assistante de direction et j’avais la tête dans le guidon. Je savais que j’avais envie de profiter davantage de la vie et d’impulser certains changements, mais je ne prenais pas le temps de me poser pour y réfléchir. Ces mois de traitement me permettent finalement de prendre du recul, de me poser les bonnes questions et de voir les choses différemment. Aujourd’hui, je suis en phase avec mes envies et mes besoins. Je n’ai certes plus l’énergie que j’avais avant et j’ai des pertes de mémoire, mais je suis toujours aussi positive. En fin de compte, je ne me suis jamais positionnée en tant que malade. Je subissais la fatigue due au traitement mais je reprenais ensuite ma vie normale. J’ai même fait des choses que je n’avais jamais osé faire avant, notamment un saut en parachute !

Ce cancer t’a aussi donné envie d’aider les autres femmes. Peux-tu nous en dire plus ?

En parallèle de mes séances de chimiothérapie et radiothérapie, je participais à des actions avec un groupe de femmes pour sensibiliser au cancer du sein. On a notamment fait un shooting photo pour une exposition qui tourne actuellement dans les différentes mairies de Nouvelle-Calédonie. Avec d’autres femmes, nous sommes aussi en train de monter une association « Les Etincelles » dont je vais être la présidente. Nous souhaitons notamment créer des « box bien-être » que nous aimerions apporter aux femmes qui sont en traitement à l’hôpital. L’idée est aussi de pouvoir échanger avec elles et de leur donner des conseils, des astuces. On a vraiment plein de projets, on aimerait aussi faire un calendrier… C’est ça qui me motive aujourd’hui. J’ai envie d’aider les autres et il y a vraiment plein de choses à faire sur le territoire. 

Et la Nouméenne OPT ?

J’ai participé à cette course en 2019 et 2020, sans savoir que j’allais être encore plus concernée aujourd’hui. Cette année, ma présence a encore plus de sens pour moi et je ne louperais pas une seule édition ! Je suis fière d’être égérie de l’événement en 2022, c’est une vraie note positive et pleine d’espoir !