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Les égéries Nouméenne OPT 2022 – Rencontre avec Marlatun et Elodie ARDEVEN

L’OPT-NC est ravi de vous présenter Marlatun et Elodie, deux des six égéries sélectionnées pour la Nouméenne OPT 2022.

Bonjour Marlatun, peux-tu revenir sur la période où tu as découvert que tu avais un cancer du sein ?

Marlatun : J’ai découvert que j’avais un cancer du sein il y a 10 ans, à l’âge de 45 ans. J’avais une grosseur sur le côté, je trouvais ça bizarre alors j’ai fait une mammographie et il s’est avéré que c’était bien une tumeur cancéreuse.

Au niveau du protocole, comment ça s’est passé pour toi ?

Marlatun : J’ai d’abord subi une opération chirurgicale pour enlever la boule, puis j’ai eu des séances de chimiothérapie à Nouméa et de radiothérapie à Sydney car ce n’était pas faisable à l’époque sur le territoire. Je ne parlais pas anglais, alors j’appréhendais un peu, mais finalement ça s’est bien passé car il y avait des interprètes et d’autres Calédoniens malades à mes côtés. De plus, ma fille, mon mari, ma mère et d’autres membres de famille sont venus me voir à tour de rôle pendant les deux mois où j’étais à Sydney. Je me sentais soutenue et aimée. Après un an de traitement, j’ai pris de l’hormonothérapie pendant 5 ans. C’était difficile car il y a beaucoup d’effets secondaires, mais j’ai persévéré !

Bonjour Elodie, tu avais 15 ans à l’époque, peux-tu nous dire comment tu as vécu l’annonce du cancer de ta maman ?

Elodie : Le jour où ma mère m’a annoncé qu’elle avait un cancer, je suis partie m’enfermer dans ma chambre. C’était très difficile à encaisser pour moi. J’ai surtout réalisé ce qui se passait lorsqu’elle a commencé à perdre ses cheveux…

Marlatun : Oh oui, la perte des cheveux a été un véritable choc ! Je n’arrivais plus à me regarder dans un miroir.

Et ensuite, comment as-tu accompagné ta maman pendant cette période difficile ?

Elodie : Finalement, après l’annonce du cancer de maman, j’ai pris conscience de la gravité de ce qui lui arrivait, je n’étais pas dans le déni et j’ai décidé de l’accompagner dans son combat. J’étais présente à ses côtés à de nombreux RDV, pour ses séances de chimio… Je me suis beaucoup intéressée à sa maladie et j’ai même présenté un TPE (travaux pratiques encadrés) dans le cadre scolaire avec une amie sur le thème du cancer du sein. Je suis allée parler régulièrement à l’oncologue, aux infirmières, au radiologue… J’essayais de soutenir ma mère autant que possible.

Marlatun : Elodie était effectivement très présente et se sentait concernée.

Elodie : Ça m’a même donné envie de devenir infirmière !

Ah oui ! Niveau professionnel, comment ça s’est passé pour vous ?

Marlatun : Avant le cancer, je travaillais dans la comptabilité. Après un an de traitement, j’ai repris le travail dans la même société mais dans un autre service et surtout à mi-temps. J’apprécie énormément échanger avec mes collègues et travailler les matins, puis m’occuper de moi les après-midis. On peut dire que c’est grâce au cancer que je m’autorise aujourd’hui à travailler à mi-temps et à prendre le temps de faire ce dont j’ai envie.

Elodie : Accompagner ma maman à de nombreux rendez-vous médicaux m’a confirmé que je souhaitais travailler dans le milieu médical. Aujourd’hui, je suis infirmière en clinique, à la maternité. Nous avons 10 lits pour les opérations de chirurgie gynécologique, donc j’accompagne toujours des femmes qui ont des tumorectomies, mastectomies ou ablation du sein. Finalement, ça m’a aidé à trouver ma vocation !

Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

Marlatun : Aujourd’hui, tout va très bien et j’adore fêter mes anniversaires ! (rires) Vieillir est un privilège. Cela signifie que l’on est encore là, c’est une victoire ! Je mesure la chance que j’ai eue d’être aussi bien entourée. Sans cela, j’aurais pu lâcher prise et me laisser aller. Le soutien de la famille est extrêmement important !

Et la Nouméenne OPT ?

Marlatun : Avec Elodie, on participe chaque année à la Nouméenne OPT depuis 2014. Je remercie tous les gens qui s’investissent pour cette cause. Cela sensibilise plus de monde et c’est très appréciable de voir autant de personnes se mobiliser pour lutter contre le cancer du sein. En tout cas, il ne faut pas perdre espoir, il faut rester positive car c’est une maladie qui se guérit bien maintenant !