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Les égéries Nouméenne OPT 2022 - Rencontre avec Christine DUCOUT

L’OPT-NC est ravi de vous présenter Christine, l’une des 6 égéries sélectionnées pour la Nouméenne OPT 2022.

Bonjour Christine, peux-tu nous raconter ton histoire liée au cancer du sein ?

J’ai été diagnostiquée il y a 8 ans, j’avais 49 ans. Un jour, je discutais avec mon mari, accoudée à un comptoir, j’ai passé ma main sous mon aisselle machinalement et j’ai senti une petite boule. J’ai attendu un mois, puis je suis allée voir le gynéco qui m’a d’abord rassurée en me disant que ça pouvait être un ganglion dû à une petite infection. Cependant il m’a quand même fait faire une échographie, une mammographie de contrôle, puis une biopsie et c’est suite à ça que le verdict est tombé : j’avais un cancer du sein.

Quelles étapes ont suivi cette annonce ?

J’ai subi une opération chirurgicale pour enlever la tumeur et malencontreusement toute la chaine ganglionnaire. J’ai fait 6 séances de chimio, avant de partir à Sydney pour faire 31 séances de radiothérapie car ce n’était pas possible à Nouméa à l’époque. Ensuite, j’ai dû prendre un traitement d’hormonothérapie.

Comment as-tu vécu l’annonce de ta maladie et toute la période de traitement ?

Ça a été un choc pour tout le monde. Ma fille, qui faisait ses études en métropole, voulait tout arrêter et rentrer. Mais c’était sa dernière année et nous l’avons motivée tant bien que mal à terminer son année et à décrocher son diplôme. Mon fils était anéanti, tout comme mon mari. De mon côté, je ne voulais pas me considérer et surtout être considérée comme une personne malade. Je me sentais sale, j’avais l’impression que le regard des autres avait changé, alors je cachais la maladie. J’ai même continué à travailler en faisant les séances de chimio en parallèle et en cachant la maladie à la plupart de mes collègues !

Comment faisais-tu pour cacher ta maladie et continuer à travailler ?

Mon directeur et quelques collègues étaient au courant. Je faisais une séance de chimio toutes les trois semaines, le vendredi après-midi. Je travaillais jusqu’à midi, puis j’allais à la séance de chimio. Je mettais tout le week-end à m’en remettre, même parfois un peu plus. Le lundi matin, je retournais travailler et je rattrapais mes heures du vendredi pendant les trois premiers jours de la semaine.

Quel courage !

Personnellement, ça me faisait du bien de continuer à travailler, même si je subissais les effets secondaires des chimios. J’ai tenu aussi car j’étais très bien entourée par mon mari, mes enfants et mes amis qui ne me montraient jamais leurs angoisses et qui me témoignaient tout leur amour. Je continuais à mener une vie normale en allant au restaurant, en sortant avec mes amis, etc. C’est très important d’être bien entourée et de continuer à mener une vie « normale », c’est même primordial !

Tu as longtemps caché ta maladie et puis un jour, tu as accepté de l’afficher au grand jour…

Oui, c’est vrai. Deux ans après avoir été malade, je suis allée consulter une énergéticienne pour m’aider dans ma reconstruction. Je lui ai dit que je ressentais le besoin de faire quelque chose pour aider les gens touchés par la maladie. Je ne me voyais pas aller dans les hôpitaux pour visiter les personnes malades car je suis une éponge alors elle m’a soumis l’idée d’écrire un livre sur mon vécu, mes ressentis… en me disant que si la lecture de ce livre aidait ne serait-ce qu’une seule personne, ce serait déjà bien ! Finalement, ça a été une véritable thérapie de rédiger ce livre, ça m’a fait beaucoup de bien. C’est assez paradoxal car au départ, je ne voulais pas montrer que j’étais malade et là, j’écrivais un livre, je me mettais à nu et j’allais même le publier. Il fallait donc assumer ! Mon livre « Une sur huit » est paru aux éditions Jets d’encre en 2018.

Et la Nouméenne OPT… tu y participes depuis longtemps ?

Oui, je participe à la Nouméenne OPT depuis de nombreuses années mais c’est en 2015 que l’événement m’a le plus marquée car j’étais présente aux côtés de deux amies rencontrées à Sydney pendant les séances de radiothérapie. C’était vraiment très émouvant de pouvoir participer toutes les trois à cette course mythique et de nous remémorer certains moments douloureux vécus lors de notre séjour à Sydney. Je ne louperais cet événement annuel pour rien au monde !

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