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Christelle LE BAS : « Je ne me suis jamais considérée comme malade »

Atteinte d’un cancer du sein détecté en 2018, Christelle LE BAS, en poste à l’OPT-NC depuis 25 ans, nous livre sans tabou son expérience de vie. Elle participera bien évidemment à La Nouméenne OPT le 23 août prochain ! Témoignage.

En octobre 2018, Christelle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein. Trois tumeurs sont détectées. Elle se retrouve ainsi du jour au lendemain en arrêt maladie et doit suivre un traitement général par chimiothérapie. Le combat dure neuf mois, « le temps d’une grossesse » dit-elle en souriant. De retour au travail depuis le 14 juillet 2019, elle est désormais en rémission et participera à La Nouméenne OPT le 23 août prochain.

Bonjour Christelle, peux-tu nous dire comment s’est passé ton retour à l’OPT-NC ?

Quand on revient au travail après un arrêt longue maladie, on bénéficie d’un mi-temps thérapeutique d’une durée d’un an. Personnellement, j’ai souhaité reprendre à plein temps dès le mois de mai 2020, même si je dois avouer que c’est compliqué car le corps ne suit pas toujours. Mais c’est un choix : le travail me permet de voir d’autres personnes et d’éviter de penser. Concernant mon retour au CENTAL en juillet 2019, je dois dire que mes collègues m’ont réservé un très bel accueil avec une jolie banderole « Bon retour » et des ballons partout dans mon bureau.

Les collègues ont-ils un rôle important à jouer ?

Oh oui ! C’est très important d’être bien entourée, de sentir qu’on ne nous oublie pas et de ne pas être mise à l’écart. Mes collègues du CENTAL m’ont bien soutenue pendant ma maladie (nous mangions une fois par mois ensemble et certains passaient me voir chez moi quand je n’étais pas trop fatiguée). Néanmoins, cela reste tout de même difficile de retrouver sa place après un arrêt longue maladie. Les collègues n’osent pas te déranger et te ménagent beaucoup, ce qui te renvoie en permanence le fait que tu as été malade.

Pourquoi te sens-tu concernée par la Nouméenne OPT ?

Je me sens directement concernée parce que j’ai été touchée par le cancer du sein, même si je ne me suis jamais considérée comme malade. Je suis toujours restée positive ! Pour revenir à La Nouméenne OPT, j’y ai participé pour la 1ère fois en 2019 en me disant que j’en étais capable. Mes copines m’ont dit quelques temps après que j’avais marché très lentement pendant la course ! Cette année, je participe à nouveau pour toutes les personnes malades et pour mes deux filles, qui sont désormais des personnes à risque. Tous les fonds sont reversés à la Ligue contre le cancer, ça sert à aider la recherche, c’est pour cela que je veux courir le 23 août prochain !

C’est très important d’être bien entourée, de sentir qu’on ne nous oublie pas.

As-tu été soutenue par la Ligue contre le cancer pendant ta maladie ?

Les bénévoles étaient présents (la Ligue contre le cancer ou l’ACSMC – association calédonienne de soutien aux malades du cancer) à chacune de mes séances de chimio. C’est très agréable de voir des personnes qui sont passées par là : elles sont à l’écoute et ont plein de petites attentions adorables. La Ligue contre le cancer est très active, elle propose beaucoup d’activités (séances de PBA, massages, RDV avec une diététicienne…) et une aide précieuse pour les personnes malades.

As-tu bénéficié de certaines activités proposées par la Ligue contre le cancer ?

Je n’ai pas souhaité bénéficier de tout ce qu’ils proposent car je n’en ressentais pas le besoin ; j’avais la chance d’être très bien entourée par mes proches. Mais aujourd’hui, je me sens prête à les contacter. Pour les personnes seules, j’ai pu constater à quel point les bénévoles de la Ligue contre le cancer sont une bouffée d’oxygène. J’ai vu une femme sans famille fondre en larmes lorsque les bénévoles lui ont offert un bon cadeau de 5000 F à Noël. Toutes leurs actions et leur soutien quotidien sont très importants. On dit souvent que le traitement soigne à 30% la maladie et que pour les 70% restants, c’est le mental et l’entourage.

Que t’a appris cette épreuve de vie ?

Je ne suis plus la même maintenant ! La maladie m’a permis de revenir à l’essentiel : moi, ma famille, mon entourage. Maintenant, je n’ai plus peur, je profite à fond, je ne stresse plus inutilement… La vie est belle, il faut profiter de chaque journée pleinement car on ne sait pas de quoi demain est fait.

La Ligue contre le cancer est très active, elle propose beaucoup d’activités et une aide précieuse pour les personnes malades.

Quel a été le moment le plus difficile pour toi ?

Perdre mes cheveux ne m’a pas dérangée, mais l’ablation du sein a été très dure. Lorsque je me suis réveillée de l’opération qui a duré 8 heures, je me suis regardée et… il me manquait quelque chose. Il faut apprendre à s’accepter comme cela, ce n’est pas simple.

Quel message as-tu envie de faire passer à toutes les femmes ?

N’ayez plus peur, osez et surtout écoutez-vous ! N’hésitez pas à vous faire des autopalpations. C’est grâce à cela que j’ai réussi à détecter mon cancer toute seule. Il faut apprendre à se connaître et si quelque chose n’est pas normal, il ne faut pas hésiter à le dire et consulter. Personnellement, j’ai dû insister auprès du médecin pour faire une mammographie et j’ai très bien fait ! Plus un cancer est soigné tôt, plus il y a de chances de guérir.